les deux lettres échangées entre pierre MARILLAUD et Mhamed Dahi
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الكاتب: mdahi


 حرر في الجمعة 04-01-2013 10:58 أ£أ“أ‡أپ

Mon cher collègue Mhamed Dahi  le 30-12-2012
Il y a longtemps, pour un petit garçon qui avait une dizaine d'années et qui était mon fils aîné (d'un premier mariage) , qui adorait "La chèvre de M;Seguin" (il s'appelait Pierre; lui aussi, et il a quitté la vie à l'âge de 24 ans), j'avais écrit cette parodie de Daudet en inventant une deuxième fin à la célèbre nouvelle. Lors d'une session du C.A.L.S. ( Colloque d'Albi Langages et Signification) en 1981 ou 82, colloque créé  et présidé alors par Georges Maurand, au cours d' une "soirée poésie" , comme on me demandait de lire un  texte comme à tous les autres participants ( dont étaient Henri Meschonnic et Oswald Ducrot)  j'avais lu ce texte sans en préciser l'origine. Certains universitaires belges crurent, au dire d'un de mes amis, professeur de français à l'École Normale d'Albi où se déroulait alors le colloque, que j'avais vraiment trouvé un manuscrit de Daudet; cet ami qui savait que j'en étais l'auteur me demanda de laisser circuler le canular, mais je n'ai pas voulu....Beaucoup plus tard, après la mort de Pierre, ayant travaillé sur Hugo et Daudet, j'ai eu l'idée d'enchâsser cette deuxième fin dans  une anecdote de ma vie professionnelle, celle d'Inspecteur de l'Éducation Nationale des Hautes Alpes que je fus pendant six années, à Gap, puis à Briançon. Or , quand j'étais à Gap, la partie sud de ma circonscription touchait Sisteron et la Haute Provence, et c'est la fermeture de l'École de Sainte Colombe  dont je me suis souvenu pour écrire un texte enchâssant "ma deuxième fin de la chèvre de Monsieur Seguin" .
Voilà, vous savez tout et je suis navré d'empêcher de rêver  ceux qui ont pu imaginer que j'avais trouvé un manuscrit qui aurait pu être de Daudet ou de Paul Arène, puisque Arène , le poète de Sisteron participa, avec Julia Allard qui deviendra plus tard Madame Daudet,  à l'écriture de cette nouvelle qui fut publiée dans le journal "L'évènement" en 1864... si ma mémoire ne me trahit pas.
Je suis très étonné que ce texte fasse tant de bruit, mais tant mieux pour......Daudet , car ça incitera certains à le relire, d'autres à le lire !
En vous remerciant encore pour  l'honneur qui est fait à mon texte, je vous prie de croire 0 l'expression de mes sentiments très cordiaux.

Pierre Marillaud
Inspecteur d'Académie Honoraire
Docteur et HDR en Sciences du Langage
Président du Colloque International d'Albi Langages et Signification ( C.A.L.S.)
Chercheur associé au CPST ( Centre Pluridisciplinaire de Sémiotique Textuelle) de l'Université de Toulouse-Le Mirail
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Cher collègue Pierre MARILLAUD  le 3-01-2013
Je vs ai envoyé une lettre recommandée contenant la page du journal ds laquelle figure votre article. J'ai écrit un  texte en  arabe  de huit pages en précisant ceci:
1- j'ai rappelé au lecteur arabe la fin tragique de «  la chèvre de Monsieur Séguin ». Ns sommes  habitués dès notre enfance à cette fin  qui semait la terreur dans nos cœurs .
2- J'ai relaté la fin que vs avez dévoilée ses secrets et  expliqué comment vs l'avez trouvée.
3- J'ai imaginé que beaucoup de fans et d'admirateurs de « la chèvre de Monsieur Séguin » se sont rendus au musée de Paul Arène pour voir ce  que vs avez découvert ( la lettre et le carnet) et  relire attentivement une autre fin de l'histoire émouvante. Ils étaient déçus de sa disparition du musée..Ils ne croyaient pas qu'ils étaient victimes d'un canular..Ils décidèrent de  rendre visite à Saint-colombe pour s'en renseigner auprès des indigènes
4- Toute fin n'est pas une structure close mais ouverte sur une suite de possibilités narratives..la fin connue d'Alphonse Daudet  n'est qu'une variante possible et une forme particulière..il l'avoue à la fin de l'histoire  en s'adressant au narrataire Gringoire « l'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention ». Si jamais  quelqu'un  vient en Provence, les ménagers lui parleront souvent de la cabro de moussu Séguin, que se battégue tonto la neui erré lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé.
5- Il n'y a pas un narrateur du conte mais plusieurs narrateurs. Chacun des ménagers raconte l'histoire requise à sa guise et sa manière. Alphonse n'assume pas la responsabilité  à part entière de  s'approprier habilement l'héritage.. il devrait le partager avec Paul Arène ( Spécialiste de la littérature provençale) eu égard à son rôle du nègre. La pluralité de la version originale  ( la version d Alphonse Daudet n'est qu'une  structure de l'un des états possibles ou existants) donnant la légitimité à la fin que le chercheur Pierre Marillaud prétendait avoir trouvé dans le tiroir d'une classe où il avait fait une inspection auparavant..Il y aurait existé une autre fin ou d'autres fins de la même histoire ou elle a été imaginée ou inventée par le chercheur ou un autre..
6- La découverte de la deuxième version est très significative..Depuis des années  les démarches pédagogiques ont montré l'importance à la fois de rendre l'élève conscient de ses processus cognitifs et de lui apprendre à les contrôler..Il fait appel à un savoir partagé pour anticiper l'histoire  en imaginant une fin prévue ou adéquate ..peut être la fin heureuse du Blanquette est l'une des anticipations produite  ds la même classe lors d'une séance de la postlecture
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Département de la langue et littérature arabes
Univesité Mohamed V Rabat
Royaume du Maroc
www.mohamed-dahi.net



     

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